La peur lui donnait des crampes dans le ventre. Il fallait qu'elle arrive à se dissimuler ou elle serait trouvée et alors... terminé le jeu. Les enjeux d'enfants étaient exagérés, simples, mais ils étaient ce qu'ils étaient. Et il était ainsi que pour un cache-cache, la petite Rita était éprise d'un stress énorme. Il fallait qu'elle ne se fasse pas voir, c'était la chose la plus importante qui comptait pour elle alors en cet instant. La frayeur montait de plus en plus lorsqu'elle sentit un picotement dans son dos. Tout se passa en un éclair. Et bientôt, elle se retrouva au sol. Non, Rita n'était pas tombée par mégarde. Loin de là ! Et ce qui aurait pu se trouver devant de nombreux passants les auraient surpris au plus haut point. La petite fille qui se tenait alors droite un instant plus tôt, venait de rapetir, rapetir, en un... scarabée. Sa carapace dorée brillait alors au soleil, ses minuscules antennes se soulevaient au vent et elle pouvait sentir de près l'odeur de l'herbe fraiche et observer d'une façon minutieuse les étranges créatures qui se complaisaient sur le sol humide et terreux. Rita ne le savait pas encore, mais en vérité elle avait la superbe faculté de pouvoir se transformer en un animagus. Information qu'elle se garda bien de conserver pour elle-même...



Le visage du vieil Ollivander se penchait vers la petite blondinette qui se tenait devant lui. La mère de la jeune enfant tenait sa fille par les épaules tel un trésor à préserver. Elle la dévorait presque des yeux. « La jolie jeune fille vient donc choisir sa baguette ! » La petite sursauta comme si on lui avait envoyé une décharge dans le bras. Le fabricant de baguette lui fit signe de se rapprocher. Elle s'exécuta, se décrochant de l'étreinte serrée de sa mère. « Bien ! A présent, nous allons commencer le choix de baguette. Ou plutôt devrais-je dire au choix de la baguette. » L'homme sortit une boîte et en tendit une à Rita. Celle-ci l'attrapa fermement, elle esquissa un geste qui ressemblait à un moulinet agrandi. Rien ne se produisit. Elle fit une mine déçue et envoya un regard plein de reproches au pauvre homme qui avait déjà sortit une autre boîte. « Voyons, voyons... Réfléchit-il, tenez. » A peine la jeune Skeeter eut-elle touché le bois de la baguette qu'elle forma une étincelle rosâtre qui s'effaça en un 'pop' bruyant. Ollivander frappa brièvement dans ses mains. « Parfait ! J'en étais certain, bois de roseau, 16cm, impulsivité et volonté, avec un cheveu de vélane qui améliorera votre maitrise en enchantements et charme. Mademoiselle, votre baguette vient de vous choisir ! »

Le soleil commençait à tourner et alors, un petit rayon s'infiltrait jusque derrière les rideaux pour se figer sur la page noircie d'un petit cahier. La petite blonde qui le remplissait semblait y donner une application certaine. Elle raturait certaines phrases et les réécrivait avec un aplomb plus important à chaque instant. Elle semblait y offrir une imagination débordante qu'elle possédait sans aucun doute. Son professeur d'histoire de la magie le lui avait fait à plusieurs reprises remarqué lorsqu'elle introduisait dans ses devoirs des exagérations qui s'éloignaient beaucoup de la réalité. Mais elle s'en fichait bien. Une petite idée maligne lui soufflait lorsqu'elle écrivait que c'était bien cela qu'elle devrait faire. Il faut bien dire qu'elle avait l'envie folle d'être reconnue, célèbre, d'avoir son nom écrit en gros sur un journal, sur un livre, sur une affiche. « RITA SKEETER » Son peu de modestie pour elle même lui faisait rêver ce genre de situation de nombreuses nuits. Et ce n'était pas pour lui déplaire, soyez-en certains ! On aurait pu y trouver là une qualité, l'ambition, se n'était pas entièrement faux, mais dans ce cas c'était surtout de la vanité. Et cela lui valait souvent de certaines remarques déplaisantes qu'elle s'appliquait à ignorer les une après les autres. Au début de sa scolarité dans la célèbre école de Poudlard, ces petites piques lui donnaient de violents coups dans son estime personnelle déjà bien trop élevée mais finalement, elle avait fini par passer outre. Même si c'était sans aucun doute une très grande erreur de sa part. La solitude devenait son seul véritable ami, ami qu'elle aurait volontiers éloigné de sa vie. Elle y arrivait presque en se fondant dans le travail mais cette présence planait toujours autour d'elle. Elle en souffrait un peu mais se forçait à garder la tête haute, réussir dans sa vie était trop important pour elle. Même si elle devait écraser les autres sur son passage elle le ferait, si elle devait ne plus dormir de ses nuits, elle le ferait, si elle devait ne plus jamais pouvoir se regarder dans un miroir - se qui n'arriverait surement jamais- elle le ferait. Rita était ainsi et à seulement douze années, elle savait déjà vers quelle voie elle voulait se tourner. Voie tortueuse, où les mensonges jonchent le passage si bien qu'on tombe dans l'habitude de les ignorer, et de marcher, de marcher. De ne jamais s'arrêter pour ne pas se briser en deux. Ce chemin où rentre dans notre esprit la doctrine selon laquelle vaut mieux briser autrui que son sois-même propre. Cette doctrine était méprisable pour beaucoup de personne mais bientôt Rita vivrait à ses côtés, bras dessus, bras dessous, comme deux bons copains.