Je n'avais toujours pas changé depuis l'époque où j'avançais seul dans les couloirs de mon école primaire. J'avais beau être entouré de sorcier, j'étais toujours cet être étrange ... au fil du temps je m'y suis fait. Pourquoi vouloir changer à tout pris sa nature ? Jouer avec le bon vouloir des autres, attendre impatiemment leur adoubement, leur attention, leur sourire et se retrouver prisonnier de leurs bras. Je n'appartenais à personne et cela n'est pas près de changer. Je fuyais leurs querelles de sang, je ne savais d'où je venais, mes géniteurs étaient sorciers, ceux qui m'avaient élevés moldus. Mon histoire ne m'intéressait pas, pas plus que les leurs. Je m'étais toujours tenu hors de portée , je fuyais les ennuient même si ceux-ci avaient la fâcheuse habitude de toujours vouloir suivre mon ombre. Certains s'étaient mis en tête de m'emmerder, surtout durant les deux premières années mais allez savoir pourquoi, ils ont dû trouver beaucoup plus fort qu'eux. S'il m'est difficile de dévoiler mes sentiments, il m'est aisé de les déguiser, ma joie la plus intense peut se transformer en une rage ou une haine sans borne, juste pour voir la peur qui grandit dans vos yeux ... je suis peut-être une petite ordure de premier ordre, difficile de savoir ce qui se passe dans ma tête, mes yeux ne reflètent rien, ils sont comme les pages blanches d'un livre, chacun y lit ce qu'il désire, cela me va après tout. Je n'accorde que peu d'importance aux autres. Dédaigneux, quelque peu égoïste, cruel ... pourtant les quelques amis que j'ai vous diront que je suis un ami fidèle, près à les défendre au moindre coup que quiconque leur collerait. Pour eux je serait cet espèce de folichon, gamin perdu dans ses rêves et pour d'autres un mec paumé, triste à en crevé, petite tête à claque de bon élève. Je suis multiple, un comédien qui enlève ses habits de paillettes pour revêtir un costume à plume.

Des fois il m'arrive de rêver les yeux ouverts, d'imaginer leurs têtes exploser ou prendre flamme. J'aime le feu, autant que l'alcool, autant que la magie. Je suis peut-être pyromane ... il m'arrive d'avoir peur de mon propre esprit. D'avoir peur de ce que je pourrais faire sous les coups de la colère, moi qui suit pourtant si calme ... ma tête s'amuse souvent à siffler, je suis un fou perdu autour des fous, j'ai peur des autres comme j'ai peur quand mon épouvantard prend la forme d'un Monsieur Fllyd Hurxley, la quarantaine, propre sur lui, une vie parfaitement réglée à la minute près. J'ai peur de moi. Je suis comme une sorte de lion enfermé dans une cage, les badauds esclaffant devant mon air de roi déchu. Face aux démons qui prennent peu à peu emprise de mon esprit, mes rêves survivent difficilement, la cruelle vérité de l'existence éclate les quelques bulles de rêves qui s'envolent en cœur dans les cieux des mes pensées nébuleuses. Opium, weed, absinthe ... ces drogues de moldu emplissent parfois mon sang, rêves artificielles s'offrant à moi. Il m'arrive de penser que je finirais mal, comme ces stars de cinéma qu'on retrouvent agonisant sur leur lit.

Je suis un aventurier qui avance en terre inconnu, égaré dans une vallée infernale à la recherche de ses rêves envolées, tatouant ses cauchemars sur sa peau blanche, ne pas les oublier pour en ressortir plus fort.