Cher journal, nous sommes le 1 septembre 1966.
C’est partit pour sept ans maintenant… Oui, comme tu peux le deviner j’ai enfin fait mon entrée à poudlard. Cette école est vraiment… gigantesque ! J’aime beaucoup l’ambiance qu’elle dégage et puis malgré que ce soit ma première journée, j’ai déjà rencontré pas mal de monde. Je pense qu’aujourd’hui, toutes les premières années avaient le même air que moi affiché sur le visage ; on était tous émerveillé et excité. D’accord, je dois bien l’admettre, au début je n’étais pas du tout excitée mais plutôt anxieuse. Depuis maintenant quelques semaines je me tracassais à l’idée de faire mon entrée ici, en fait ce dont j’avais le plus peur c’était d’être placée dans une autre maison que serpentard. Je sais, ça peut paraître stupide mais pas quand on est une Black. Heureusement, le plus dur – si je peux dire – est passé et mes craintes n’étaient pas fondées puisque comme ma grande sœur Bellatrix j’ai bien été placée à serpentard et je dois bien avouer que dès que j’ai entendu ce mot, je fus soulagée… Bon, je pense que je vais peut-être en revenir à la phase émerveillement, non ? Tout d’abord, je n’en revenais pas du buffet, ça m’a scotché dès le départ, ensuite on a visité l’école… Je ne sais même pas quoi dire à part que je pense que je m’habituerai vite et sans mal à cet endroit ! Mentalement, j’ai déjà fait la liste des personnes avec qui il vaut mieux que je ne traine pas, parce qu’il y a quand même un sacré paquet de gens bizarres ou complètement à l’opposé de moi ici. Pour le moment j’ai fait la rencontre de plusieurs filles qui sont plutôt sympathiques, je me suis déjà liée un peu d’amitié avec l’une d’elles. Elle s’appelle Ella, elle est marrante et souriante, je n’ai pas eu le temps de m’ennuyer avec elle. Sinon, il y a aussi Linéa la bavarde, Lisbeth la « moi je », Eline la plaignarde, Jessalynn l’intello et Capucine la bigleuse. On leur a trouvé des surnoms avec Ella, ça passait le temps… En tout cas, je suis vraiment très satisfaite de ma rentrée, je pense que je ne pouvais espérer mieux et sincèrement j’espère que ça continuera comme ça. J’ai déjà hâte d’être demain ! C’est d’ailleurs pour ça que je vais te laisser, j’ai tellement hâte que je vais aller dormir et puis il faut bien que je sois en forme ! Je me demande bien ce que me réserve la journée suivante…


uc.


uc.


Londres, - vingt trois heures trente.
Assise sur le rebord de la fenêtre, je contemplais les gouttes de pluies s’écrasant contre la vitre. Sans cesse, les événements de la veille me revenaient à l’esprit, pourtant j’avais beau essayer de faire le vide rien n’y changeait. Laissant glisser doucement ma tête contre le mur couleur chocolat, je fermai les yeux. Qu’allais-je faire ?


Mes deux mains entremêlées sur mes jambes croisées élégamment et astucieusement pour ne pas froisser ma nouvelle robe en soie noir, j’attendais seule à ma table tout près de la fenêtre, que Lucius revienne des toilettes des hommes ou de je ne sais où. De cet endroit où j’étais si bien installée j’avais une vue époustouflante sur la ville de Londres et c’est les yeux perdus dans la vague que je la contemplais. En quel honneur m’avait-il invité au restaurant ? Cette question vagabondait dans mon esprit depuis maintenant plusieurs jours. En effet, cela faisait maintenant des lustres que nous n’étions plus sortit ensemble, rien qu’à deux. Ces derniers mois un froid c’était installé entre nous, froid qui venait plutôt de moi, je l’admets, mais il avait pris une nouvelle habitude ces temps-ci, une mauvaise habitude ; celle de me délaisser complètement. En plus de tout ça venait s’ajouter les mensonges, les cachoteries. Il pense peut-être que je suis dupe mais malheureusement pour lui, c’est tout le contraire. Étrangement, j’ai aussi remarqué ce changement de comportement chez ma sœur Bella et chez mon ami Rodolphus, mais ça me froisse beaucoup moins venant d’eux, que de mon compagnon, ce qui est normal. J’avais toujours le regard perdu dans le vague quand Lucius finit par me rejoindre. Il se racla la gorge pour me sortir de cette transe avant de prendre la parole ; « Cissy ? Quelque chose ne va pas ? » Quelque peu étonnée, je lui adressai un faible sourire. « Non, non, tout va parfaitement bien. » finis-je par répondre. A la place de ce mensonge j’aurais aimé lui dire ; « ça c’est à toi de me le dire Lucius, est-ce que tout va bien ? » Malheureusement, je n’en ai pas le courage… pas le courage de le lui demander, ni l’envie de l’affronter ce soir. Quelques minutes plus tard, sans un mot, il se leva, se plaça à côté de ma chaise et s’accroupit. Au début je ne compris pas et j’observai cette scène perplexe jusqu’au moment ou je pris conscience que tous les regards étaient posés sur moi, sur nous… D’un geste lent, Lucius sortit de la poche de sa veste un écrin noir, s’en tarder il l’ouvrit et c’est là que je découvris une magnifique bague en or blanc, ornée d’un énorme diamant sur le dessus. Pendant un court instant le silence fut, jusqu’au moment où il se décida enfin à poser la question fatidique ; « Narcissa Aylin Black, veux-tu faire de moi l’homme le plus heureux de cette salle ce soir ? Veux-tu m’épouser ? » Je dois l’admettre, je n’étais pas prête à entendre ça, je ne m’étais aucunement douté de ce que cachait l’enjeu de cette soirée. D’ailleurs, je n’aurais jamais imaginé qu’il fasse ça demande comme cela, ce n’était pas son genre, d’habitude il va droit au but et pose sa question directement sans même essayer d'embellir la chose, tendis que là... Sous le choc, je ne su quoi répondre. Ce n’était pas vraiment le bon moment pour faire une demande en mariage surtout avec l’ambiance tendue qui règne entre nous pour l’instant, en plus de ça venait s’ajouter des choses dont il n’avait pas encore conscience, des choses dont je n’avais jamais eu le courage de lui parler. Malgré ma boule à la gorge qui ne faisait que grandir, je me décidai à répondre, à voix basse, afin que les spectateurs de cette scène ne puissent entendre ; « Écoute Lucius, il faut…Il faut que j’y réfléchisse… » A cet instant précis, je m’attendais au pire. Lucius est un homme imprévisible, il ne supporte pas qu’on lui refuse quelque chose, qu’on lui dise non… même si à priori, je n’ai pas dit « non ». Tout en serrant les poings, il me dit alors froidement ; « J’ai cru mal comprendre cissy, il faut que tu y réfléchisses ? Serais-tu en train de me demander du temps ? » Il se tu un moment avant de reprendre la parole, tout en élevant la voix ; « Du temps ?! Tu te fou de moi Narcissa ! » Sans prévenir, il frappa son poing contre le table, ce qui fit sursauter toutes les personnes à proximité de la fenêtre ainsi que moi. Au fond de ma chaise, je n’osais plus bouger, c’est à peine si j’osais encore respirer. Après quelques instants, je voulu reprendre la parole mais il m’en empêcha d’un furtif geste de la main, à la place c’est lui qui reprit toujours aussi froid ; « Va t’en Narcissa, va t’en avant que je ne fasse quelque chose que je regretterai surement par la suite, tu en as assez fait ou plutôt dit pour ce soir. On se voit plus tard. » Sans plus attendre, je suivis ses indications, je me levai la tête haute sans laisser aucune émotion paraître sur mon visage, et c’est sans me retourner, paralysée par la peur, que je franchis la porte.

A présent je me demande ce qui se serait passé si j’étais restée hier soir. Ça aurait probablement mal tourné. Je ne l’ai pas croisé aujourd’hui, pourtant il m’a bel et bien cherché, seulement voilà, je l’ai évité toute la journée… Je n’ai pas évité que lui d’ailleurs. Oui, comme je ne suis pas certaine qu’il n’en a pas parlé à Bellatrix ou à ma famille, je préfère ne rien avoir à faire avec eux pour le moment. Sincèrement, j’espère qu’ils ne sont pas au courant, car ils seraient capable de me passer eux même cette foutue bague de fiançailles au doigt et de m’obliger à dire « oui ». Je soupirai en pensant à tout cela. Le pire, c’est que je ne suis pas contre le mariage, en plus Lucius est un sang-pur et je l’aime malgré ce que l’on peut penser, c’est seulement qu’il a choisit le mauvais moment, comme s’il ne voit pas que pour l’instant je ne suis plus la même, en effet je lui en veux, je ne supporte pas qu’il me cache des choses, je veux la vérité. De toute façon, il n’y a pas que ça. Le vrai problème c’est que je veux que cette union démarre sur des bases solides et stables, je ne veux pas qu’elle se base sur le mensonge. Croyez-moi il n’y a pas que lui qui a des choses à se reprocher. Mais comment est-ce que je peux lui avouer que c’est à cause de moi que son ancien meilleur ami est partit sans rien dire il y a deux ans ? Non, la vraie question est ; Comment est-ce que je vais bien pouvoir lui dire qu’il y a deux ans je l’ai trompé avec son meilleur ami ? Je suis sure qu’il serait capable du pire envers l’homme en question et qu’il m’enfermerait à double tour malgré que ça ne s’est produit qu’une seule fois, après qu’on ce soit disputé, et qu’il n’y avait aucun sentiment entre cet homme et moi… Décidément, je suis dans une sacrée galère.