« Cours loin, Rosie. Cours avant qu'il ne t'attrapes, ma chérie. Allez! » Du haut de mes dix ans et quelques, j'observai ma mère, aussi paniquée que moi. Elle me poussa dehors, et ferma la porte à clef. Elle me lança un dernier regard, tant dis que les flammes de la cheminée devenaient vertes, comme à chaque fois que Père rentrait du Ministère, après une dure journée. Alors, je me détournai, et me mis à courir, plus vite que je ne l'avais jamais fais. J'entendis un hurlement, appartenant à ma mère, puis, une lumière verte illumina les fenêtres. Puis, plus rien. « ROSE! » Il était vraiment en colère. Cela s'entendait dans sa voix, et cela m'effraya, si bien que je me mis à courir deux fois plus vite.

« Rosie? » Je m'écroulai dans les bras de ma tante, à bout de souffle. « Adrien, Adrien! Rosie est là! » Tante me porta jusqu'au séjour, où elle me posa doucement dans un canapé, allant chercher mon oncle, qui était sûrement dans ses quartiers, à travailler sur un dossier important pour le Ministère français. Ils revirent quelques minutes plus tard. « Dieu soit loué! Rose, tu vas bien? Ta mère nous a prévenu que tu n'allai pas tarder. » Je repris mon souffle et bafouilla avec difficulté; « Je crois que je vais bien, mon oncle. Je me sens plus en sécurité maintenant que je suis avec vous. » Ils finirent par s'asseoir en face moi, inquiets. « Et Elizabeth, comment va-t-elle? » Et ce fut là que je compris, ce que le cri et la lumière verte signifiaient. Je fondis en larmes, comme la pleurnicharde que j'étais alors. Tante Isabelle se leva, vint à mes côtés et me caressa les cheveux d'un air consolant. Je n'eus pas besoin de parler, je pense. Mes sanglots parlaient d'eux même, et plus jamais nous n'abordâmes le sujet des mes géniteurs chez les Deschamps.

« Tu vas voir, Rosie, tu vas te plaire, à Londres. » Je fronçai mes sourcils, perplexe. J'observai mon oncle. « Pourquoi tu parles anglais? On est entre nous, on peut bien parler français. » Depuis que j'étais sous la garde des mon oncle et de ma tante, fini le langage soutenu qu'il imposait en sa présence et auquel j'avais pris l'habitude. « Tu vois, même toi, tu parles anglais, là. » Je levai les yeux au ciel. C'est vrai, j'avoue, l'anglais me plaisait plus que ma langue maternelle qu'était le français. Je soupirai de nouveau, attrapai un carton que je montai à l'étage, précipitamment.

« Black-Deschamps, Rose. » Je ne savais pourquoi, mais le stress m'envahis. C'est pas comme si j'allai me prendre les pieds dans la robe et me ramasser devant tout le monde. Si? Je mis le Choixpeau sur ma tête, et une voix murmura à mon oreille. « Tu es aussi délicate que la fleur qui porte ton nom, ma chère. Tu es assez pacifiste, mais tu n'hésiteras jamais à te battre si la cause en vaut la peine. Tu es courageuse, hardie. Et terriblement têtue. Ton intelligence pourrai te conduire tout droit à Serdaigle, mais ta loyauté pourrai te placer à Poufsouffle. Hum, tu es assez maline et tu sais manipuler les gens, ce qui pourrai te mettre à Serpentard... Certes, tu n'utilises ce trait de caractère que si tu n'as pas le choix... » Je déglutis, me préparant au pire. « GRYFFONDOR! »

« Comment ça, je ne pourrai plus faire de Quidditch?! » J'étais dégoutée, choquée et j'avais la haine envers l'infirmière. Qui, pourtant, n'y était pour rien. En fait, j'avais plutôt des envies de meurtres envers cet imbécile de Serpentard, qui m'avait envoyé ce p'tain de cognard. « Calmez vous, miss Black-Deschamps! Vous ne pourrez même plus remonter sur un balai. Je suis désolée, miss. » Je restai là, figée, à observer le bout de mon lit. Plus de Qudditch. Plus de vol. Plus de but à marquer, plus de cognard à esquiver, plus de possibilité pour ma part de mener ma maison à la victoire. Je perdais ma passion, et c'était horrible.

« Étant donné que j'ai eu un accident lors de ma cinqu... Mes quinze ans, je ne peux plus pratiquer mon sport favori. Du coup, je commence à m'intéresser de plus près au livres, c'est tout. » Un bar moldu calme, tout ce qu'il y a de plus banal. Je lisais un livre au bar, devant un verre de coca - c'est peut être moldu, mais c'est fichtrement bon, faudra que j'essaie d'en amener à Poudlard, pour faire goûter aux copines - et il y avait cet homme, qui m'a abordé. On a commencé à papoter littérature, etc. « C'est dur de perdre ses passions, à ce que l'on dit. » J'acquiesçai. « Très. »

« Rose, bordel! » Il tapa des poings sur le bureau, me réveillant. « Tu aurai pu me dire, que tu étais élève à Poudlard! Mon élève, en plus! » Je restai choquée. C'est pas comme si j'allai raconter ça à ce que je croyais être un simple moldu! Lorsque je lui dit cela, il me regarda, un peu chagriné. « Tu ne me faisais pas assez confiance?! » Je contrattaquai, comme je savais si bien le faire. « Tu ne me faisais pas assez confiance à moi pour me dire que t'étais prof à Poudlard! » Il me regardait droit dans les yeux, s'attendant à ce que je baisse le regard. Sauf que c'était pas mon genre. Du tout. « Je pourrai perdre mon emploi... » Je haussai un sourcil. « Je ne vaux donc pas mieux qu'une place de professeur? » Il contourna le bureau, et jeta un regard suspect aux alentours, puis, passa ses bras autour de moi et me plaqua contre lui. « Si. Beaucoup plus. »

« Black-Deschamps! » Je me retournai, hésitante. Cette voix m'était familière, comme appartenant à un membre de l'équipe de Quidditch. Une personne qui y avait été en même temps que moi, et qui y était encore. « Hum? » « Un de nos poursuiveurs est malade... Tu peux le remplacer? » Mes lèvres se mirent à trembler légèrement. « Je ne peux pas. Désolée... »