L'homme est un loup pour l'homme ;
Deux prunelles noires qui me fixent dans la pénombre. Je ne suis qu'un pantin sous le joug de l'artiste royal qui tire les ficelles de ma misérable existence. J'ai peur, je me sens comme une coquille vide, et je tremble sous ma couette, haletant comme un chiot. Je l'entends qui souffle comme un boeuf, dégoulinant de graisse et de sueur. Il me dégoûte tout autant qu'il me pétrifie, géant de glace qui ne laisse transparaître aucune émotion, tortionnaire alcoolisé et dépourvu d'amour. Mon père d'adoption. Je le sens qui s'approche et je fais mine de dormir, paralysé par son mépris placide. Un court instant, puis le son de sa voix, un timbre grave et sirupeux qui me perce les tympans. "Saleté de sang de bourbe, tu ne vaux pas mieux que ceux de ta race, une vermine de rat à exterminer. Estime toi heureux de goûter les restes." Il dépose un plateau au pied de mon lit, comme si je n'étais qu'un vulguaire bâtard, un animal domestiqué pour son plaisir obscène. Je hoche la tête pour esquiver son dégeuli d'injures. Un exutoire, voila ce que je représente à ses yeux, de quoi nourrir son sentiment d'inferiorité, son impuissance masculine. Je ne suis qu'un jouet, une curiosité anormale. Quelques secondes, puis la voix de ma mère qui retentit comme un rapel à la réalité. "Chéri ?" Elle tente de me sauver de toute son impuissance. De me préserver. Son amour résonne dans ma cage thoracique, me berce d'une illusion parfaite, presque tendre. Un simulacre protecteur. Il est parti, je suis de nouveau seul avec moi même. Elle a glissé quelques sucreries dans la serviette, comme tous les jours. C'est la preuve qu'elle tient à moi, que je ne suis pas qu'une bête hideuse et indigne de vivre. Je suis petit, fragile, et je veux croire que c'est autre chose que de la culpabilité. Une caresse insolite. Une preuve d'amour ? Je ferme les yeux et je rêve de ses bras, de son odeur, de toute cette tendresse qu'elle me refuse froidement. Je veux croire que je suis son enfant, et non pas le fruit d'un déshonneur latent. De son répugnant adultère. Je veux qu'elle soit fière de m'avoir mis au monde, qu'elle ne rougisse pas lorsque je la regarde avec admiration. Je rêve, et les rêves se confondent dans la réalité, sans que je puisse vraiment différencier le réel de l'illusion. Maman, je suis trop petit pour comprendre. Je mange en silence. Le cliquetis des couverts en argent, symbole de la toute puissance de mon père. De sa présomption rigide. J'entends ma demi soeur qui passe devant ma porte, sifflant son venin à mi voix, comme une vipère douloureusement royale. "Bonne nuit frère impur". C'est une hyène à l'affut, une petite fille orchestrée par le fiel de sa race. Je la maudis silencieusement, tandis qu'elle glisse vers ses appartements, fière comme une princesse. Je sens mes tripes qui remuent dans mon ventre comme un big bang miniature. J'ai la nausée. Pumkine, c'est le stéréotype de l'enfant roi, un fruit bien mûr. La progéniture idéale. Je la déteste pour ce rôle qu'elle tient à mon égard, pour ce bonheur dont elle jouit secrètement. Cette aura de suffisance qui me renvoit à ma propre médiocrité. Je suis né pour être désavoué. C'est une question de destin. J'ignore ce qui a poussé ma mère dans les bras d'un moldu indigne de sa pureté suprême. Je n'ai pas l'âge pour ressentir les subtilités du désir ou de l'interdit. Je ne suis que moi, le fils sang mêlé de la lignée O'Bryan, la tâche impie sur l'arbre généalogique. Ca leur permet de se sentir superieurs.

Rêve ta vie en couleurs, c'est le secret du bonheur ;
Poudlard. Le château représentait ce que j'avais de plus cher au monde, un jardin secret dans lequel je pouvais m'épanouir à ma convenance. Ici, je pouvais être celui que j'étais réellement, le jeune homme plein de ressources et de joie de vivre qui ne fléchissait devant personne. J'avais appris à me servir de cette force interieure qu'ils avaient entretenu durant toutes ces années. J'étais devenu un jeune homme accompli, prêt à vivre sa vie à deux cent à l'heure. C'était comme une revanche, une pulsion vitale. J'avais une furieuse envie de rire à outrance. Une seconde famille, un foyer qui pansait mes blessures. La peur s'envolait, il ne restait que la colère et le dégoût, les souvenirs du petit garçon. Je ne pouvait que rattraper le temps perdu, absoudre mes rancoeurs dans la chaleur ambiante. J'exhibais ma véritable personnalité, simple, décisive, sans apparât. J'étais devenu un être à part entière, au caractère tantôt vif et tantôt doux, plein de vigueur et de sensibilité. Un entredeux rassurant et espiègle, qui séduisait par son authentique plasticité relationelle. J'étais le confident, le charmeur, le joueur, le protecteur ... Un panel de couleurs pour mon effigie. Je m'étais déshabillé de mes plaies.

ASHLEY

Une nouvelle serpentard ou ... ?
Bienvenue & amuses toi bien

Malheureusement non ... Gryffy
Au plaisir de te lire très bientôt ;)

Luke, je le voulais pour mon scénario, pas grave. Tu as très bon goût. Je te souhaite la bienvenue et surtout bonne chance pour ta fiche.

Je t'envoie ça tout de suite.

OMG c'est quoi cette fiche de fouuuuuu
Tu m'avais pas dis que t'écrivais aussi bien Va falloir que je me montre à la hauteur xD (et du coup tu viens de m'aider pour mon patronus : la hyène bwaha)

Moi aussi j'ai trop hâte de rp avec toi Y'a du sang qui va gicler xD
Je vais faire de mon mieux en tout cas pour faire quelque chose d'aussi bien