Le début de journée n'avait pas été facile pour Leaf. Réveillée à 5h30 par des ronflements, ensuite, elle avait entendu des bruits dans la salle ou quelque part, pas loin de la salle. Ce réveil avait été bien brutal. Elle suait, ses cheveux étaient trempés. Elle se leva rapidement pour ne pas traîner dans la chambre au risque de réveiller la chambrée. Elle enfila le premier pantalon qui lui tomba sous la main et un t-shirt. Elle attacha ses cheveux en queue de cheval et s'essuya le visage avec un mouchoir en tissu propre qui traînait sur sa table de nuit. Quand elle descendit dans la grande salle commune, personne ne s'y trouvait, la place était vide. Elle se sentait un peu seule à cette heure-ci. Elle se regarda un instant dans le miroir. Son visage était blanc, cadavérique et sous ses yeux, des cernes creux et foncés. Elle n'avait jamais pu rien faire à son visage farineux, même le maquillage n'arrangeait rien, elle gardait son teint de porcelaine.

Elle sortit un instant faire un tour, prendre l'air. Alors elle alla se balader dans l'enceinte de l'école tout en évitant Rusard et son chat, elle n'était pas tellement d'humeur à s'attirer des ennuis. Le ciel était noir et parsemé d'étoiles brillantes. Au loin, au-dessus du lac et entre les collines, le soleil commençait à pointer son nez. Le ciel était rose et violet, magnifique. Cet endroit était si beau. Elle se trouvait tellement chanceuse d'être ici, dans un cadre si magique, loin de ce qu'elle a pu voir autrefois.

Après avoir longuement regardé le ciel et le levé du soleil, elle retourna dans la salle commune des Serpentard. Elle était toujours la seule à s'être levée et n'avait apparemment dérangé personne. Elle était tellement discrète. Elle prit la Gazette du Sorcier et s'assied confortablement dans le sofa, face au feu en attendant que l'heure avance.

Reine n'était pas connue pour les longues et reposantes grasses matinées et n'avait, d'ailleurs, jamais compris qu'on puisse passer la moitié de sa journée à dormir. Pour elle, dormir, c'était déjà perdre de précieuses minutes, finalement : un temps fou. Elle trouvait tout autant méprisable que l'être humain soit à ce point dépendant de son corps et attendait avec impatience le jour où un sorcier trouverait la solution à ce sempiternel problème. Reine se plaisait à penser que si elle devenait guérisseuse, elle se pencherait sur la question et s'évertuerait à trouver la réponse.
C'était déjà une autre histoire.

Reine n'était donc pas connue pour les longues et reposantes grasses matinées. Cela dit, ce matin là, elle aurait volontiers sommeillé quelques minutes de plus si une boule de poils agitée n'était pas venue la tirer de force des bras de Morphée. Stendhal – son chat – lui jouait la même comédie tous les jours et prenait un malin plaisir à réveiller sa maitresse sans ménagement dès que le soleil pointait à l'horizon.
La jeune femme n'avait jamais le choix et si d'aventure il lui arrivait de faire patienter le chat plus d'une dizaine de minutes, ce dernier reprenait l'assaut de plus belle.
D'humeur maussade elle tendit le bras et ouvrit la fenêtre. Le chat bondit souplement sur le rebord et eût tôt fait de disparaître à l'extérieur. Reine laissa échapper un soupir. Elle aussi aurait aimé pouvoir s'évader de la sorte, passer sa journée à se prélasser sous un arbre ou au soleil et revenir à la tombée du jour. Sans contrainte, sans remords inutiles pour avoir profiter d'un éphémère moment de détente.
La sorcière n'avait pas mit fin à ses rêveries qu'elle avait déjà sauté du lit et enfiler sa robe noire. Elle passa une main dans ses cheveux, attrapa son insigne de préfète qu'elle épingla sur sa poitrine et sortir du dortoir à pas de loups.
À pas de loups encore elle se faufila dans l'austère salle commune des verts et argents, encore plongée dans le silence et dans la timide lumière de l'aube. Reine songea une énième fois, non sans frissonner, que la pièce la mettait franchement mal à l'aise lorsqu'un calme aussi souverain y régnait. Ô combien, pourtant, aimait-elle la tranquillité et le silence. Mais pas ici. La salle commune des serpentard était faite pour être animée et bondée, sinon, elle dégageait une impression sinistre et malheureuse qui avait toujours dérangé la jeune femme.

Elle ne savait pas quelle heure il était exactement mais, aussi sûr qu'elle savait que les étudiants émergeraient bientôt du sommeil, Reine savait qu'elle avait encore quelques minutes de répit avant que Poudlard ne reprenne vie.
Que fait en attendant ? Sortir prendre l'air – et peut-être rejoindre Stendhal ? Filer à la bibliothèque ? À l'infirmerie ? Elle n'avait pas assez de temps devant elle pour tout ça, quant à descendre dans la Grande Salle à l'avance, elle s'y refusait obstinément. Ne restait donc qu'une seule possibilité : attendre ici dans cette pièce qui la comprimait tant.
Reine se serait volontiers assise au coin du feu en attendant lorsqu'elle s'immobilisa brusquement. La place était déjà prise.

Il était de toute façon trop tard pour tourner les talons, autant s'avancer discrètement...

La lecture commençait à m'endormir, mais pas question de céder à l'appel, je restais éveillée aussi dur qu'il le fallait. Ils parlaient de gens que je ne connaissais pas, en six années passées ici, je n'avais jamais pu assimiler tous les noms des gens, leurs rôles dans le monde de la magie et je m''étais toujours demandée comment une photo pouvait bouger d'une telle façon sur un morceau de papier. Une question idiote certes, mais quand on a grandit dans le monde moldu, qu'on apprend bien plus tard qu'un monde sorcier existe, ça fout un froid et en six ans, ce n'est jamais facile de tout comprendre. Comme toutes ces créatures qui hantent les bois autours de l'école et dans ce lac. Je ne les ai jamais croisé et mieux vaut tard, car je n'en avais aucune envie. Déjà que l'ours me donnait des froid dans le dos quand j'en croisais pendant mes sorties dans les bois quand j'étais à Gdansk, mais alors croiser un troll ou une créature aussi laide, je crois que je ne m'en remettrais jamais. Je serais bonne à interner. Pauvre petite chose on penserait, mais ces choses là se digèrent difficilement.
J'étais tellement concentrée dans ma lecture au coin du feu qu'il me fallu quelques instants avant de comprendre que quelqu'un était là, dans la pénombre de la pièce. Qui cela pouvait-il être ? Maintenant que j'avais pensé aux trolls, ça me donnait quelques frissons. Bien évidemment, ça ne pouvait pas en être un, mais tout de même. Terrifiant. Mon regard quitta le journal que je tenais dans mes mains et brusquement, je me retournais. La personne face à moi sursauta. Elle semblait encore plus tétanisée après que je l'ai découverte, j'avais dû lui foutre une sacrée frousse.
- Oh... Excuse-moi, je ... j'ai pas fais exprès.
Je ne savais plus trop quoi dire, j'étais assez confuse. Mais sait-on jamais, on ne peut pas savoir qui traîne dans les couloirs et les salles de ce grand domaine.