15 heures, parc d'un petit quartier de Londres, 25° au thermomètre. Deux enfants, tous les deux châtains et probablement du même âge, étaient à la balançoire, se défiant mutuellement afin de savoir qui se balancerait le plus haut. La fillette, qui semblait avoir un tempérament de feu, ne laissait rien passer, et se déterminait automatiquement vainqueur. Elle ne pensait pas qu'une compétition soit utile pour cela. La garçonnet, lui, par contre, ne s'avouait pas vaincu, et voulait absolument lui botter le cul sur son propre terrain. La bouche qui formait un rond à cause de la surprise sur son visage, elle haussa les sourcils, et poussa de toutes ses forces avec ses pieds contre le sol. Sentir le vent dans ses cheveux était une sensation qu'elle n'échangerait pour rien au monde. Depuis toute petite, elle avait toujours adoré faire ce genre de choses, passer du temps hors de chez elle, s'amuser. Non pas qu'elle n'aimait pas sa famille, bien au contraire, mais elle s'était toujours sentie un peu différente, comme à part. Attirée par les choses mystérieuses, que l'on ne peut expliquer, oui oui, c'est bien ça. Ses parents ont toujours mis ça sur le compte d'une imagination débordante. Les Greengrass. John et Beth, un couple qui n'avait pas pu avoir d'enfants de toute leurs vies. Ils avaient essayé pourtant, durant plusieurs années, mais rien à faire. Leur couple battait même de l'aile à cause de cela, et l'arrivée de la magnifique petite Rayan arrangea tout. Une petite de cinq ans à peine, qui avait été déposée dernièrement, sans aucune autre information. Elle ne se souvenait absolument pas de son ancienne vie, et l'on essaya pas de le lui demander non plus. Elle a sûrement dû être traumatisée par quelque chose se murmurait dans les couloirs de l'orphelinat. Et les Greengrass tombèrent directement en amour avec cette petite, l'adoptant de suite, et l'élevant comme une parfaite petite Moldue. Terme que personne ne connaissait dans ce petit quartier de Londres. Et c'est ainsi que Rayan grandit, élevée comme une petite Anglaise normale, avant ce fameux jour, la veille de ses onze ans. Elle se trouvait dans le parc, à essayer de accueillir le soleil dans la paume de sa main, jusqu'à ce qu'elle décolle de la balançoire, et sembla voler durant quelques secondes, avant de tomber sans aucune égratignure. Son meilleur ami, le petit Maxence, sortit de sa propre balançoire et courut dans le bac à sable où la petite prunelle de ses yeux venait de tomber, sans se faire le moindre mal. Les deux enfants n'en croyaient pas leurs yeux. C'était probablement un moment de chance, oui voilà, c'était probablement ça. Il l'aida à se relever, et chacun retourna chez lui, ne voulant plus en parler pour aujourd'hui. Et toute la nuit, Rayan se tourna et retourna dans son lit, avec la peur et l'excitation de ce que cela pouvait bien dire. Et le lendemain ne fit que confirmer ce qu'elle pensait. A la fenêtre de sa chambre qui donnait sur celle de Maxence, elle s'écria : " MAAAAAX ! Dépêche-toi de venir, MAINTENANT ! " Toute folle dans sa chambre, elle descendit très vite les escaliers, et arriva à la porte. En l'ouvrant, elle y vit son meilleur ami, tout fraîchement habillé, avec à la main droite une lettre. La même que celle qu'elle tenait dans sa main gauche. Les deux enfants se regardèrent, avec une lueur dans les yeux, et commencèrent à parler, à crier, durant des heures. A faire des projets sur leur future scolarité à Poudlard, une fameuse école pour les sorciers. Ce qui avait expliqué la "magie" d'hier. Rayan ne se tenait plus. Elle qui avait toujours cru en ce genre de choses voyait son rêve se réaliser. Et son meilleur ami venait avec elle, il était comme elle, un sorcier ! Seuls ses parents semblaient un peu tendus lorsqu'il la laissèrent partir dans le Poudlard Express. Comme s'il savait que Poudlard allait tout changer chez leur petite, tout.

" Arty, lâche-moi tu veux, toi et moi ça ne marchera pas. " La jeune Serpentard continuait d'arpenter les couloirs, sa cape sur le dos, qui était soulevée par la brise légère et encore glaciale de février. Les vacances de Noël étaient passées, et avaient été couronnées de succès je dois dire. Le père de Rayan avait obtenu une promotion, et devait déménager avec sa femme en Amérique, à Washington. Cette nouvelle avait d'abord un peu perturbée la jeune femme, mais après tout, si ses parents étaient plus heureux ainsi. " Et toi alors, la sang-de-bourbe, tu te crois meilleure que moi peut-être ? Tu crois que tu as plus d'importance ? " Rayan s'arrêta dans les couloirs, comme figée par la colère, et ne prononça plus aucun mot. Elle serra les poings, et se retourna enfin, avant de se rapprocher à une vitesse folle du jeune homme, de le clouer contre le mur à la simple vue de sa baguette pointée sur lui. D'un regard noir, sombre et plein de choses mystérieuses qui la rendaient encore plus effrayante. " Si j'étais toi, je ne parlerais pas aussi vite Arty, tu ne connais pas ma vie. Alors retourne t'occuper de tes trolls, et laisse les vrais apprentis sorciers apprendre à devenir de grands sorciers. " Le silence s'était fait autour de cette scène, on ne peut plus symbolique. Une ascendante moldue qui donnait une leçon à un petit bourge et imbu de sa personne de sang-pur. A noter dans les archives des coups de grâce de Poudlard. Sur ce, la brune électrique fit volte face, en laissant le pauvre Arty encore sonné par son discours à terre, qui n'allait pas tarder à être secouru par ses fidèles serviteurs, totalement inutiles. C'était pour ça que Rayan n'avait pas pu devenir préfet, elle s'importait bien trop vite, et avait des réactions totalement incontrôlées. Elle ne supportait pas que l'on s'en prenne à sa famille, ou à "son sang". Puisqu'après tout, elle n'était pas une "sang-de-bourbe". Non, elle était bel et bien une sang pur, qui venait à peine de l'apprendre. Une fois dans les dortoirs des Serpentards, elle s'assit sur son lit, en tailleur, les bras croisés autour de ses jambes, la tête posée sur ses genoux. Dernièrement, au dernier match de Quidditch d'ailleurs, elle avait appris l'identité de ses vrais parents. Et oui, les Tewlis. Une famille de sorciers de sang pur depuis le tout départ. Et qui ne supportaient pas de n'avoir une fille tardive dans la découverte de ses pouvoirs magiques. D'après les dires de sa sœur jumelle, Rose. Et oui, mademoiselle avait également une sœur jumelle, qui ne lui ressemblait pas vraiment certes, mais jumelle tout de même. Une proche amie qui plus est, et qui ne comprenait pas qu'elles aient pu passer tout ce temps à ne pas se connaître réellement. Rayan avait été des deux jumelles la dernière à découvrir ses pouvoirs, et ses parents, pensant qu'elle était une cracmolle, ce qui aurait déshonoré leur famille. Ils avaient donc préféré lui effacer tout souvenir de son ancienne vie, et la laisser, aux moldus pour qu'ils s'en occupent. A cette pensée, Rayan ne put s'empêcher de serrer les draps entre ses mains, les déchirant presque. Elle leur en voulait comme pas possible. Et pourtant, à sa sœur non. Elle aurait toutes les raisons du monde d'être jalouse et de l'envoyer promener, mais elle était le seul lien familial qu'elle avait réellement. Et gentille avec elle qui plus est. Elle ne pouvait lui en vouloir, surtout que d'après les photos, elles s'entendaient très bien toutes les deux. Bref. Il était juste temps que le monde sache qu'elle était une sang-pur, et qu'il fallait arrêter de traiter les ascendants moldus de la sorte, bien que certains soient purement à éliminer, purs, mêlés ou moldus, croyez-moi. La jeune Greengrass, ou Tewlis comme vous préférez, doit donc s'armer contre les nouvelles difficultés qui s'offrent à elle, mais avec le temps, on prend l'habitude d'encaisser les coups, et on se relève, toujours plus fort. Mais attention à ne pas prendre un coup trop fort, et tomber pour ne plus se relever.