Assise dans l'herbe, j'observais le ciel dans un doux silence. Le cœur serré je pensais à cet homme qui aurait pu faire de ma vie un paradis blanc, malheureusement, cet ange avait retrouvé les siens au ciel. A quoi bon continuer sans lui? Voilà une question que je me posais chaque jour, chaque heure, sans jamais trouver de réponse. Passant une main dans mes cheveux, je sentis un larme rouler sur ma joue, un doux moment de faiblesse que je ne pouvais partager avec personne. Beaucoup disaient de moi que j'étais une peste, ne garce depuis qu'Orion était mort. Ils avaient raison, j'avais tellement changé depuis sa mort, depuis la mort de notre enfant. Je n'avais pas eu la force d'élever ce cadeau qu'il m'avait offert avant de mourir, je m'étais donc faite avorter, la mort dans l'âme. Les yeux dans le vague, je soupire en silence. Essuyant du dos de ma main ma joue, aillant conscience que j'étais seule je pouvais me lâcher sans peine. J'entendis alors des bruits de pas, reprenant mes esprits, plus rien ne se montra sur mon visage. J'étais redevenue la jeune peste et sans cœur, cette fille qui se joue des sentiments des autres, qui savait ou frapper pour faire mal.

Comment pouvais-je faire souffrir les autres ainsi? Pas difficile, je rejetais ma peine sur les autres, cette souffrance qui me bouffais un peu plus chaque jour. Je redresse la tête pour observer les élèves passer à quelques mètres de moi, je ne fis aucune remarque, je n'en avais aucune envie. Je repose ensuite mon regard sur le lac, posant ma main sur mon ventre, une habitude que je n'arrivais malheureusement pas à perdre. J'avais été tellement heureuse autrefois, heureuse de porter son enfant, heureuse d'être à ses côtés. Malheureusement, ce dragon avait tout changé, il avait fait de ma vie un enfer. Je me lève et vais m'appuyer contre un arbre, sortant de ma poche une photo, une échographie. Pauvre petit, il n'avait vraiment pas eu de chance... Je me mords la lèvre, je me sentais coupable d'avoir achevé sa vie alors qu'elle n'avait pas encore totalement commencé. Serrant le poing, je fis de la photo une petite boulette de papier que je jette derrière moi.

Très peux de gens étaient au courant que j'avais été enceinte d'Orion, néanmoins, tout le monde savaient la tragédie qu'il avait subit en perdant la vie en ma compagnie. Je souriais, je faisais mine de rien, je disais que tout allait bien. Foutaise, je n'allais pas bien, je n'avais personne d'assez proche pour enfin laisser exploser ma peine. Je soupire une seconde fois et me laisse glisser vers le sol, dos contre l'arbre, tête vers le ciel. Je me sentais en ce jour abandonné, seule, chose que je ne supportais que très peux. Je n'étais pas de bonne humeur, je plaignais déjà la personne qui oserait perturber ce moment de songe et de douleur. Le vent souffla cruellement sur mon visage, séchant cette dernière larme qui alla s'écraser sur le sol frais de Poudlard. Cette école était comme ma deuxième maison, elle renfermait toute mes peines et tout mes souvenirs. Cette école était également ma première souffrance, renfermant mes pires cauchemars, elle me rappelait sans cesse cet homme que j'avais autrefois tellement aimé, pour qui j'aurais pu changer.

Je me sentais seule, terriblement seule. Cette solitude faisait de moi une personne étrange, instable et quelque peut émotive, même un peux trop. Bien sûr, trop fière pour l'avouer je me taisais et faisais bonne figure devant les autres. Je souriais, j'avais une attitude mesquine devant les autres, une vraie petite peste. Les gens pensaient que j'étais forte mentalement, que rien ne pourrait jamais m'atteindre, ils avaient tellement tore. Un fantôme de mon passé me hantait péniblement, faisant de moi une femme frêle et dangereuse également, une véritable ennemie quand cela s'avérait nécessaire. Assise a terre, je soupire lacement, lasse de cette souffrance qui me tuait à petit feu. Plongée dans mes pensées sinistres, j'entendis néanmoins des bruits de pas venir dans ma direction. Tournant la tête vers la source du bruit, j'aperçois Regulus, une fois de plus il ne semblait pas dans son assiette. Je sentis ma gorge se serrer, si il avait quelques années en plus je me serais jeter dessus, il était tellement mignon. Je l'observais de loin, en silence, calmement. Il n'avait vraiment pas l'air bien, le connaissant depuis quatre ans, je me décide à aller le trouver.

Je me redresse péniblement, allant vers le jeune homme qui aurait pu me charmer avec deux ans de plus. Mains dans les poches, j'approche en silence vers mon ami. J'avais un léger sourire aux lèvres, voilà quelques temps que nous n'avions pas parlé. Oui, depuis quelques temps j'avais fais en sorte que nous ne soyez plus aussi proche qu'avant, pourquoi? Beaucoup de mes amis m'avaient fait une remarque qui s'avérait être positive, Regulus me trouvait à son gout et en pinçait pour moi. J'avais rigolé au moment-même, mais au fond, j'avais un léger béguin pour lui également. La honte, être attiré par un gamin de quatorze ans, peut-être que la mort d'Orion avait fait de moi une autre. Bref, je m'étais donc posé une certaine limite entre lui et moi, ainsi, j'étais sûr que personne ne souffrirait. Arrivant devant Regulus, je lui souris légèrement, me sentant assez mal à l'aise. Dire qu'avant je passais des heures avec ma tête sur ses genoux, je passais des heures à lui parler, en sa compagnie. « Salut, ca n'a pas l'air d'aller toi. ». J'avais dis cela très calmement, néanmoins, ma voix restait de marbre mais quelque peut mielleuse.

Je plonge mon regard dans celui du garçon, je souris légèrement, en coin. Je ne m'étais pas retrouvée seule en sa compagnie depuis des semaines. A chaque fois qu'il tentait de venir me parler, je trouvais sans cesse des excuses pour m'en aller rapidement. J'avais peur de quoi a fond? De tomber amoureuse d'un gamin de quatorze ans ou bien de tomber amoureuse tout court? Bonne question, sûrement un peux des deux, cela nuirait à ma réputation de Serpentard. Au fond, depuis la mort d'Orion je draguais tout les garçons et en général j'obtenais ce que je désirais, conquêtes sur conquêtes, j'aimais me faire plaisir en essayant d'oublier à ma manière.