1er SEPTEMBRE 1971 the last year...
Septième année, la dernière. Retrouver la grande table de la maison des Serpentards, le vert et argent de la salle commune et des cravates, l'odeur des vieux livres, le Poudlard Express et la barbe du directeur. Andromeda Black ne s'était jamais sentie aussi bien quand ce début d'année 1971. Elle retrouvait l'école dans laquelle elle avait grandit. Andromeda descendit de la barque qui les avait menés jusqu'à l'imposant châteaux, suivit de près par sa petite sœur Narcissa. La blonde et la brune pénétrèrent dans la Grande Salle, arborant fièrement les couleurs de leur maison. Quelques élèves se retournèrent sur leur passage, les Gryffondors les regardèrent avec mépris tandis que les Poufsouffle les craignaient comme la peste. C'était ça, être à Serpentard, être détesté et craint de tous.

La répartition des premières années fut rapide, paradoxalement au discours que Dumbledor leur récita comme chaque année. « ... J'aimerai également vous présenter un nouvel élève. Voici Ted Tonks, ancien élève à l'école de sorcellerie de Beauxbâtons. Monsieur Tonks entrera directement en septième année et fera, comme vous l'avez surement déjà remarqué, parti de la maison des Gryffondor. J'espère que vous lui ferez un bon accueil. » Elle releva rapidement la tête, c'était un jeune homme grand, aux cheveux mal coiffés qui oscillait entre le brun et le roux. « Il est mignon fit Narcissa en se penchant sur sa sœur. Dommage qu'il soit chez les Gryffon, de plus je n'ai jamais entendu parlé de son nom de famille, ça doit surement être un sang-de-bourbe. C'est répugnant, je me demande comment Poudlard fait pour accueillir de telle espèce en son sein ! » Andromeda hocha distraitement la tête, tout en suivant du regard le nouvel arrivant. Leur regard s'accrochèrent, il avait les yeux d'un brun sombre et elle ne put s'empêcher de rougir quand il lui lança un sourire. Elle se traita mentalement d'idiote et reporta son attention sur la tonne de nourriture qui venait d'apparaitre à la table des Serpentards.




DÉCEMBRE 1972 loosing control...
L'air est glacial et une lourde couche de neige recouvre le sol où mes talons s'enfoncent, trouant le tapis de coton blanc. Seul le bruissement du tissu de ma robe frottant mes jambes nues et le vent faisant fouetter mes cheveux contre mon visage viennent troubler le silence quasi religieux qui m'entoure. Je cours, le vent m'emprisonne, transperce le tissu bleu nuit de ma longue robe, s'introduisant, me faisant frissonner et me rosissant les joues où quelques larmes viennent s'y perdre. Je ralentis la cadence, le lac que possède le parc de l'école s'étend devant moi, je me laisse tomber à genou dans la neige, un cri inhumain s'échappant à travers mes lèvres. Puis, le silence revient, seulement entrecoupé par mes sanglots.


Je passe nerveusement une main dans mes cheveux emmêlés par le vent et la course effrénée que je viens de faire. Le lac, malgré la température polaire, n'est pas gelé. Un bruit de pas entrant en contact avec la neige me tire de ma contemplation, je me retourne vivement mais n'aperçoit rien dans cette nuit noire. La dose d'alcool que contient mon organisme à cet instant doit être pour beaucoup, mais la désagréable sensation d'être observer me brûle la nuque. Me relevant difficilement je scrute l'étendue qui s'offre à moi. Tapis dans l'ombre, appuyé à un arbre, une cigarette épousant ses lèvres, portant un pantalon noir et une chemise blanche négligemment entrouverte. Il m'observe avec insistance avant de souffler la fumée de sa clope. « Belle soirée, n'est-ce pas Black ?! » me lance-t-il dans un murmure. Il a les cheveux en bataille et un sourire moqueur gravé sur le visage. « La présence d'un sang-de-bourbe tel que toi Tonks ne peut que gâcher cette "magnifique soirée" » lâchais-je agressivement. Il avança d'une démarche assurée vers moi, ses yeux s'attardant sur mes épaules nues et mon décolleté « Tu devrais apprendre à être un peu plus polie... Cigarette ? » demanda-t-il en tendant son paquet de cigarette. Secouant faiblement la tête je me retournais « J'ai envie de nager... » et suivant le geste à la parole j'enlevai mes chaussures qui me faisaient mal depuis le début de la soirée et entrais dans le lac retenant un cri lorsque ma peau nu entra en contact avec l'eau glacée. Il devait me prendre pour une folle, pourtant lorsque je me retourna, ses yeux ne contenait aucune once d'inquiétude ou de surprise, ou tout sentiment qui aurait dû traverser le regard de quelqu'un voyant une jeune fille peu vêtue entrer dans un lac à moitié gelé. Au contraire, une pointe d'amusement semblait avoir traversé ses yeux et enlevant également ses chaussures, il pénétra à son tour dans le lac, l'eau lui arrivant au niveau des cuisses. « Tu devrais sortir de là, tu va finir gelée ! » Plantant mes yeux dans les siens je m'approchais à quelques centimètres de lui, ignorant la douleur tranchante que mes jambes subissaient. « Je te hais » Je soutiens son regard avant de le voir flancher, imperceptiblement. Une crispation de la mâchoire. Ses yeux qui cillent. « Je te hais encore plus, à point que tu ne peux imaginer... » J'ouvre la bouche prête à repartir. Avant qu'il n'écrase la sienne avec hargne contre la mienne agrippant mes cheveux, je passe mes mains autours de son cou répondant à son baiser fiévreux.