✗ Rectification, songeai-je, ma place est parmi les emmerdeuses.

Assise à la balançoire, d’une aire de jeu de quartier, les pensées perdues dans le vague, je ne cessais de me balancer dans un grincement métallique qui faisait mal aux dents. L’été touchait à sa fin et dans moins de cinq jours il faudrait reprendre le chemin de Poudlard. Ma valise était déjà prête et il ne manquait plus que ma nouvelle robe de sorcier qui m’attendait patiemment dans une petite boutique du chemin de Traverse. J’avais passé tout l’été à travailler mes livres pour être certaine de ne pas louper ma septième et dernière année d’étude. Je me souvenais encore, comme si c’était hier, de mon premier jour à Poudlard et j’espérais ne jamais l’oublier. Fermant les yeux je décidais de m’évader dans le temps l’espace de quelques minutes à peine.
Des murmures s’élevèrent petit à petit dans la salle de cérémonie, du moins c’est ce qu’ils nous paraissent de derrière les grandes portes, mais une fois entrés le son n’’est plus qu’un brouhaha d’élèves surexcité et survolté par l’arrivée des « petits nouveaux » comme ils nous appellent. Les pensées se bousculent dans ma tête, tandis que je scrute le petit tabouret sur lequel repose, le si renommé, choixpeau. Une femme, plutôt belle et vêtue de la longue robe noire s’avance alors vers le siège, se saisit du chapeau de décision et prononce un nom. Peu à peu le rituel se poursuit, chaque fois qu’une maison est attribuée à un élève une salve d’applaudissement envahit la salle. Soudain, sans que j’entende son nom une tête blonde se détache du groupe et s’avance vers le tabouret, je l’ai déjà remarqué un peu plus tôt lorsque de l’embarquement dans le vaisseau de ferraille à vapeur. Il n’a pas l’air stressé, pas plus qu’un autre en tout cas, mais à sa vision mon cœur fait un looping. C’est peut-être grâce à ce détail que je me rappelle si bien de cette journée là.
Pui viens mon nom « Sinead Hyde, Berkus », je met quelques secondes à comprendre que c’est mon tour, que mon nom viens d’être appelé, pourtant elles me paraissent durer une éternité. Je m’approche enfin du siège et ai à peine le temps de m’y assoir que le chapeau pointu annonce le nom de ma maison et sous une pluie d’applaudissement je file rejoindre la table qui m’est désormais attitrée, à côté du blondinet.

Lorsque je rouvris les yeux la nuit était presque tombée, le ciel zébré de rouge commençait à s’assombrir tandis que le jour laissait lentement place à la nuit et à son manteau argenté. La balançoire c’était arrêté pendant mes rêveries et je fini par en descendre, prenant calmement le chemin vers la maison.